Chers lecteurs, chères lectrices,
Oui ! Vous m’avez reconnu. Je suis l’oiseau. Ces pattes d’oiseau sur cette page, sont la marque de mon identité. Je ne peux que dessiner les mots pour vous lecteurs et lectrices. Et vous, qui êtes vous ? J’aimerais vous accompagner comme j’ai accompagné, Julie ce matin. Vous ne connaissez pas Julie ? Je l’ai abordée dès qu’elle sortait de son appartement. Elle paraissait triste. Et je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’elle soit triste. Le ciel était bleu et la lumière blanche. Alors, Julie devait recevoir un message qui la ferait sourire et qui la transporterait dans la joie toute la journée. Mais Julie ne m’a pas vu. Pourtant, je l’ai frôlée de mes ailes à plusieurs reprises. Je me suis envolé haut dans le ciel. J’ai attrapé dans mon bec les lueurs de l’espoir. Je voulais les déposer dans ses mains. Alors je l’ai frôlée une nouvelle fois après un vol plané tout près d’elle dans la rue. Elle ne m’a pas vu, elle ne m’a pas entendu, elle n’a pas senti ma force tout près d’elle. Elle a continué sa marche dans la rue jusqu’au tramway, les yeux perdus dans un monde triste. Et elle marchait les mains enfoncées dans les poches de son manteau. Elle ne m’a pas vu à la station du Tramway. Elle ne voyait rien, je crois. Elle était plongée dans son silence, dans sa tristesse. Alors, je me suis dit que j’allais accompagner Julie jusqu’à son travail. Je me suis promené ainsi dans le tramway. J’ai chanté. Mais les gens dans le tramway ne m’ont pas entendu. Ils ne m’ont pas vu , perché sur les espaces prévus pour les bagages.. Il faut dire que je me suis un peu caché. Il y avait beaucoup de personnes entassées dans le wagon du tramway. Je suis descendu en même temps que Julie et je l’ai vue emprunter l’escalator et là je me suis dit qu’elle pourrait me voir si je la devançais. C’est ce que j’ai fait. Elle m’a bien vu mais elle n’a pas souri et elle n’a pas sorti ses mains des poches de son manteau noir. Elle a marché sur le parvis et là non plus, elle n’a pas fait attention à moi. Elle ne me voyait plus, perdue dans sa tristesse infinie. Elle a franchi les portes d’une immense tour. Elle n’est pas ressortie. Je me suis dit qu’elle devait travailler quelque part dans cette tour réservée aux bureaux des grandes entreprises. Je reviendrai ce soir pour l’accompagner jusqu’à son appartement. J’ai sautillé un peu sur le parvis parmi mes amis les pigeons. Et, j’ai aperçu et entendu un groupe d’enfants. Les enfants. riaient. Ils criaient de joie. Il couraient vers moi. Ils voulaient m’attraper et attraper les amis les pigeons. Et je me suis envolé très haut dans le ciel. Je me suis retourné après avoir dépassé les nuages blancs et me suis élancé vers ce groupe d’enfants. Il me cherchait du regard. A mon approche, ils ont tendu les mains et j’ai déposé dans leurs mains les lueurs de l’espoir. Ils ont chanté tellement fort ! Écoutez le chant. L’univers s’en est imprégné. Écoutez ! Ce chant est beau. Il émane du cœur des enfants. Je le chante moi aussi à l’heure où je vous écris et je vois le soleil briller même dans cette nuit. Il fera beau demain.
Je vous souhaite une bonne soirée